jeudi 19 janvier 2012

La philosophie face au nazisme et ses influences

  Heidegger, philosophe allemand, était adhérent au parti nazi en 1933. Il s'est ensuite retiré de tout implication politique, mais des questions se posaient, surtout en France, sur sa pensée philosophique à cause du troisième Reich et des théories nazies. Encore aujourd'hui des questions se posent. En effet, il a contribué au projet de "solution finale" qui visait à exterminer tous les juifs d'Europe ; il a, par exemple, stoppé le versement des allocations des étudiants boursiers "non-aryens" de l'université de Fribourg. Dans la même université, les étudiants non-aryens avaient des cartes d'inscriptions jaunes, différentes des cartesd'inscriptions normales. Heidegger, en 1945, s'explique en disant que des 1934, il s'était rendu compte que l'idéologie d'Hitler et ses objectifs divergaient de ses idéologies à lui ; il dit "non aux fondements intellectuels et métaphysiques sur lesquels reposait le biologisme de la doctrine du Parti, parce que le social et le national, tels que je les voyais, n'étaient pas essentiellement liés à une idéologie biologiste et raciste". Il a pourtant une influence conséquente en philosophie, et en phénoménologie plus précisément. Il influença des philosophes italiens, espagnols, français, grecs, roumains, américains, ... 

Edgar (Nahoum) Morin.
  Autre grand philosophe du XXème siècle, français cette fois, Edgar Nahoum, plus connu sous le nom d'Edgar Morin, était juif séfarade. En 1938, un an seulement avant la seconde guerre mondiale, il rejoint les rangs du Parti Frontiste (formation de gauche pacifiste et antifasciste). Il entre dans la Résistance de 1942 à 1944 en tant que lieutenant des Forces françaises combattantes. Attaché à l'état-major de la 1ère armée française en Allemagne en 1945, il devient ensuite chef du bureau "Propagande" au gouvernement militaire français en 1946. Un philosophe donc très actif durant la seconde guerre mondiale ; opposé au nazisme, le troisième Reich va lui permettre en quelque sorte de fonder sa philosophie, qui va à l'encontre du nazisme raciste et sélectif idéologiquement.

Claude Lévi-Strauss.
  Enfin, comment parler de philosophie contemporaine sans parler de Claude Lévi-Strauss ?  Né à Bruxelles de parents français, il possède une famille dont les ancêtres sont juifs alsaciens. Il fait ses études à Paris, dans le 16ème. À la fin de ses années de lycée, il rencontre un jeune socialiste d'un parti belge et s'engage alors à gauche. Il s'inspire alors beaucoup de Karl Marx. Il est ensuite militant au sein de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), chargé d’animer le Groupe d’Études Socialistes, puis d'assumer le rôle de Secrétaire Général des Étudiants Socialistes. Il quitte la France dans le début des années 30. De retour en France à la veille de la guerre, il est mobilisé en 1939-40 sur la ligne Maginot comme agent de liaison, puis il quitte la France en 1941 pour se réfugier à New York. En 1942, il rallie la France libre, l'organisation de résistance extérieure fondée par le général de Gaulle. Il est engagé volontaire dans les Forces françaises libres et affecté à la mission scientifique française aux États-Unis.

  Cet article montre que les philosophes ne sont pas des personnes qui habitent dans des vieux chalets de montagne, reculés de tout, à écrire chacun leur philosophie sans contact aucun avec le monde. Bien au contraire, les philosophes contemporains sont tous plus ou moins impliqués politiquement, et ont joués des rôles importants dans des domaines autres que la philosophie (ici, on voit leur implication ou leur lutte face au nazisme).

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