jeudi 19 janvier 2012

Nietzsche contre Wagner, une critique violente



  Qu’on aime ou qu’on déteste Wagner, rares sont ceux qui comme Nietzsche l’ont autant adulé, puis férocement attaqué. Il y a peu de critique aussi farouchement méchante, aussi joyeusement assassine. Nietzsche ne critique pas Wagner, il le condamne et le proscrit : "Wagner est un danger, Wagner rend malade : c’est un magnétiseur, un hypnotiseur, qui nous envoûte, nous assomme et nous épuise…" 
   Pourquoi un tel jugement ? Que peut valoir une appréciation philosophique de la musique ?

  C’est que la musique agit autant sur l’esprit que sur le corps. La musique est action. Nous ne l’écoutons pas seulement en fond sonore ou en bruit de fond, nous nous déplaçons parfois juste pour elle, pour l’écouter, nous en emplir et comme dialoguer avec elle. Ni passante, ni indifférente, mais puissante et envahissante.
  Or, Nietzsche est le philosophe de la légèreté ; Wagner est l’artiste du gigantesque et du grandiose. Le penseur doit avoir l’esprit vif, acéré et délié ; le compositeur déchaîne les grandes passions et les interminables langueurs. Le philosophe veut l’homme libre à la pensée claire, tandis que Wagner nous engourdit et nous enchaîne.
  Il y a plus, car Nietzsche ne reproche pas seulement au Maître de "manier l’éclair et le tonnerre", de surexciter les nerfs et de "peser une pression de 100 atmosphères" : Wagner attire les esprits faibles, quand Nietzsche veut élever des individus forts. Or, la puissance ne s’accommode pas d’une musique si puissante, pense Nietzsche ; le fort n’a pas besoin de force, il l’a déjà en lui.


  Selon Nietzsche, une telle musique ne peut être que du stimulant pour des hommes vides et épuisés. Celui qui est fort aime la légèreté … et doit s’efforcer en toute chose de la rechercher. Pourtant, comment peut-on critiquer Wagner quand on écoute "la chevauchée des walkyries" ou encore "la marche nuptiale" ci-dessus ? Des musiques mondialement connus, composées par Wilhelm Richard Wagner, ce grand compositeur allemand du XIXème.

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