samedi 21 janvier 2012

Le complexe d’œdipe, histoire du mythe

  Laïos et Jocaste sont roi et reine de Thèbes. Ils décident un jour d'aller consulter la Pythie, oracle d'Apollon, qui leur dit que s'ils ont un fils, celui-ci tuera son père et épousera sa mère. Lorsque ce fils tant redouté nait, Laïos et Jocaste demandent à un serviteur d'attacher les pieds de leur fils et de l'abandonner sur le Mont Cithéron. Des bergers passent par là, détachent l'enfant et le conduisent à Polybe, roi de Corinthe, qui l'éleva comme son fils et lui donna comme nom Œdipe qui signifie « celui qui a les pieds enflés ». Plus tard, Œdipe va consulter la Pythie qui lui apprend la malédiction dont il est victime. Il décide alors de fuir sa famille et quitte Corinthe. Sur son chemin, il rencontre un vieillard   qui l'empêche de passer. Il se querelle avec et le tue.
  En arrivant à Thèbes, Œdipe se trouve face au Sphinx qui pose des énigmes aux passants et dévore ceux qui ne savent pas répondre. Il répond correctement à l'énigme du monstre et ainsi débarrasse le pays du Sphinx. Pour le remercier, les habitants le font roi de Thèbes et il épouse la reine Jocaste qui est veuve. Comme l'avait prédit la Pythie, Œdipe a tué son père et épousé sa mère, mais il l'ignore. Un jour, la peste survient et contamine Thèbes. La Pythie annonce alors que la maladie persistera tant que le meurtrier de Laïos ne se sera pas dénoncé. Œdipe lance alors des recherches afin de trouver le coupable. Mais peu à peu, il découvre le secret de sa naissance et que c'est lui qui a tué Laïos, son père. Jocaste finit aussi par apprendre cette terrible nouvelle et, désespérée, se pend. Œdipe, lui, se crève les yeux. Il est chassé de Thèbes. Guidé par sa fille Antigone, il arrive dans un lieu de culte près d'Athènes où il meurt.

Le complexe d’œdipe, signification



1) Comment définir le complexe d'Œdipe ?
Le complexe d’Œdipe se traduit, entre l'âge de deux ans et demi et sept ans, par le rejet inconscient et normal du parent de même sexe, dû à une projection amoureuse sur le parent de sexe opposé. Cette étape se résout naturellement par l’identification progressive au parent de même sexe.
2) Les origines du concept
Le complexe d’Œdipe a été identifié, pour les garçons, par Sigmund Freud, le père de la psychanalyse, en référence à la pièce de Sophocle, Œdipe-roi. Abandonné à la naissance, Œdipe est amené à tuer son père qu’il ne connaît pas et à épouser sa mère. Pour les petites filles, on utilise aussi le terme de complexe d’Electre, du nom de l’héroïne grecque qui tua sa mère Clytemnestre pour venger son père Agamemnon assassiné par cette dernière.
3) Les manifestations de ce complexe
- Vers trois ans, voire dès deux ans et demi, le petit garçon devient possessif avec sa mère, il demande plus de câlins et de tendresse. Il peut aussi chercher à entrer dans l’intimité sexuelle de ses parents en pénétrant par exemple sans frapper dans leur chambre. Pour la petite fille, cette phase correspond au moment où elle fait du charme à son père, elle se blottit dans ses bras et cherche à attirer son attention, tandis que sa mère devient à la fois une rivale et un modèle. Freud désigne cette étape sous le nom de phase phallique, puisque le garçon, en pleine phase de découverte de son corps, est conscient que le pénis est un élément clé dans l’intimité de ses parents dont il est exclu.
- Ne réussissant pas dans ces manœuvres inconscientes de séduction, et sans pouvoir mettre de mots sur ce qu’il ressent, l’enfant va souvent refouler sa contrariété qui s’exprimera alors par des colères et des cauchemars, entre trois et cinq ans. Ce moment est appelé "complexe de castration" par Freud, car face au désir du garçon, c’est la punition donnée par le père ressentie comme la plus adéquate.
- Pour sortir de cette situation, progressivement, entre trois et sept ans, l’enfant, dans un processus nommé par Freud la résolution, va renoncer à prendre la place du parent de même sexe, en refoulant dans son inconscient ses émotions et ses passions. C’est l’âge, vers cinq ou six ans, où les petites filles veulent tout faire comme maman et où les petits garçons sont heureux d’adopter des comportements similaires à ceux de papa, de partager des activités avec lui.

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