vendredi 20 janvier 2012

L'homosexualité en philosophie, points de vues


  Comment l'homosexualité est vue par les philosophes à travers les siècles ? Prenons différents points de vues de philosophes de deux époques distinctes. Nous allons commencer par le point de vue de Platon (-428 à -348av.JC), pour ensuite voir celui de Freud (1856 - 1939) en passant par le point de vue de Michel Foucault (1926 - 1984).

  Dans Le Banquet de Platon, il y est expliqué qu'à l'origine du monde, celui-ci était composé de trois sortes d'humains : des hommes doubles, des femmes doubles et des androgynes, et que ceux-ci ont été séparés en deux êtres distincts suite à leur orgueil démesuré qui les a mené à défier les dieux de l'Olympe. Depuis, les êtres séparés ne souhaite que de retrouver leur autre moitié. L'homosexualité est donc vu ici comme tout à fait naturelle, d'un point de vue moral mais également d'un point de vue biologique, étant donné que les hommes doubles séparés veulent se retrouver (idem pour les femmes doubles), ce qui donne ce qu'on appelle aujourd'hui l'homosexualité. Il apparaît même ici le concept d'âme sœur, et on décrit l'amour comme étant le manque de cet état d'unicité. L'homosexualité selon Platon et la mythologie grecque avec le mythe d'Androgyne est donc tout à fait naturelle.

Michel Foucault (1926 - 1984)


  Selon Michel Foucault, l'homosexualité est une création institutionnelle récente puisqu'elle résulte du discours psychiatrique du XIXe siècle. Il offre ainsi au mouvement gays et lesbiens un formidable argument de dépassement des inégalités, trop souvent perçues comme naturelles.
 





  Freud, lui, renonce progressivement à faire de l'homosexualité une disposition biologique ou une résultante culturelle, mais l'assimile plutôt à un choix psychique inconscient. En 1905, dans Trois essais sur la théorie sexuelle, il parle d'« inversion », mais, en 1910, dans Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci, il renonce à ce terme pour choisir celui d'« homosexualité ». Dans une lettre datant de 1919 écrite à la mère d'une jeune patiente, Freud explique : "l'homosexualité n'est pas un avantage, mais ce n'est pas non plus quelque chose dont [on] doit avoir honte, ce n'est ni un vice ni une dégradation et on ne peut pas non plus la classer parmi les maladies". Cependant, des contradictions existent dans l'ensemble de l'œuvre freudienne et l'homosexualité adulte y est présentée tantôt comme immature par blocage de la libido au stade anal, tantôt comme repli narcissique ou encore comme identification à la mère. Freud a en effet affirmé que l'homosexualité résulte d'un arrêt du développement sexuel.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire